Une découverte et quelle découverte !
Un film de Franck Capra de 1932, superbement remastérisé image et son : la ruée …
Une sombre histoire de banque en pleine "Grande Dépression". Un banquier humaniste est trahi par un de ses employés qui aide des malfrats à effectuer un casse provoquant un effet domino sur la confiance des épargnants et donc la faillite de la banque. Mais heureusement, un autre employé, ancien cambrioleur repenti, aidé par la secrétaire du banquier viennent donner le coup de pouce qu'il faut pour sauver la banque.
Non, ça ne peut pas exister. Non, ça n'est pas possible. Là, Capra va trop loin. Là, Capra, il exagère.
Et pourtant, ce que décrit Capra, c'est la vie telle qu'elle pourrait être. La vie telle qu'elle devrait être. Et c'est superbe. Et on (=je) se prend au jeu.
Le seul reproche que je fais au film, c'est qu'il est trop court : 75 minutes. J'aurais bien aimé frissonner encore un peu plus à la déconfiture de la banque puis me réchauffer délicieusement et plus longuement à l'enthousiasme communicatif général.
Pour qui connait "la vie est belle", son chef d'œuvre absolu de 1946, une quinzaine d'années plus tard, on retrouve dans "La ruée" les prémices et les mêmes thématiques. La confiance réciproque entre le banquier et ses clients lorsque tout va bien. La peur et la méfiance lorsque tout va mal. La solidarité salvatrice qui vient de la base (reconnaissante) et non des actionnaires nantis (égoïstes).
Tout Capra est dans la vieille dame, toute menue, qui est venue placer son assurance-vie car elle a confiance. Lors de la ruée, elle se refuse à croire qu'elle a tout perdu et s'adresse au vigile qui la rassure…
Le casting :
Walter Huston (le père de John) joue le rôle du banquier humaniste.
L'employé qui fait tout ce qu'il peut pour protéger son patron, c'est Pat O'Brien. On ne s'étonnera pas de le voir aussi endosser le rôle d'un idéaliste dans l'excellent "Les Anges aux figures sales" de Michael Curtiz quelques années plus tard (cf critique sur SC) …
Superbe film de Franck Capra dont la mise en scène est très spectaculaire notamment pour décrire cet effet domino parti d'une simple rumeur avec cette foule de mécontents qui ne cesse de grossir et d'envahir la banque.
Un film qui fait du bien. Bref, un film de Capra, quoi…