Il est probable que si vous n'êtes pas spécialement amateur de cinéma fantastique comme votre serviteur, « La Sentinelle des Maudits » vous paraîtra bien faible au vu des classiques du genre, à commencer par « L'Exorciste » et « Rosemary's Baby ». Cela dit, et malgré un couple Cristina Raines - Chris Sarandon beau mais un peu fade, je me suis vite laissé prendre au jeu de cette histoire qui, à défaut d'être renversante, s'avère en définitive assez cohérente et réservant de vrais beaux moments. À quelques exceptions près, notamment dans les dernières minutes, Michael Winner a d'ailleurs l'intelligence de jouer la carte de la sobriété, laissant ainsi transpirer une angoisse sourde et diffuse, l'œuvre prenant son temps (sans doute un peu trop) pour nous présenter des pistes concrètes quant aux étranges événements se déroulant dans l'immeuble.
Le décor est à ce titre bien exploité, participant pleinement à cette impression d'étrangeté régnant du début à la fin, accentué par l'invraisemblable galerie de seconds rôles présente, plus ou moins exploités (n'empêche, Ava Gardner, Arthur Kennedy, Eli Wallach, Christopher Walken, Martin Balsam, José Ferrer, John Carradine, Jeff Goldblum et le toujours génial Burgess Meredith, qui dit mieux ?). Enfin, sans être renversant, le dénouement a le mérite d'éviter le happy end total, offrant encore un peu plus de crédit à une entreprise qui, sans être majeure, s'avère une curiosité des plus fréquentables : moi, je prends.