D'un côté, il y a cette allure de blockbuster typiquement adolescent, si bien que l'on évite pas certaines facilités et passages forcés, d'autant que tout n'est pas en béton armé (comment certains demeurés ont pu se retrouver sur une base ultra-sélective comme celle-ci ?). De plus, on a droit à un certain formatage concernant plusieurs scènes, l'aspect stratégique n'apparaissant pas plus complexe que cela (Napoléon, Patton et Rommell peuvent se reposer tranquilles). Reste que le point de départ est assez original et osé, d'autant que Gavin Hood a eu la bonne idée de ne pas trop l'affadir. Ah certes on sent bien la volonté de plaire au plus grand nombre, mais cela n'est jamais sacrifié au nom du seul spectacle, si bien que l'on s'intéresse un minimum aux événements, d'autant que l'univers visuel est assez riche et plutôt bien rendu.
On a même droit à quelques scènes particulièrement bluffantes (celle du jeu vidéo en particulier), ainsi qu'à quelques belles prestations, Hailee Steinfeld et l'émouvante Abigail Breslin en tête. Cela dit, si « La Stratégie Ender » fait plutôt bonne impression, c'est aussi grâce à son excellent dénouement, à contre-courant de la vision plutôt simpliste qui nous avait été présentée jusque-là et apportant au reste de l'œuvre une certaine ambiguïté. Bref, pas le classique du siècle, loin s'en faut, mais un divertissement solide et finalement assez intelligent : une agréable surprise.