"La tarentule au ventre noir"... Pour la férue de giallo que je suis, voilà qui donne bigrement envie renvoyant à d'autres titre fabuleux comme "L'oiseau au plumage de cristal", "Le papillon aux ailes ensanglantées" ou "Le baudet aux sabots fatals".
Un intrus s'est glissé parmi ces films, sauras-tu le retrouver ?
En plus de son titre, et comme il est impensable de ne pas en faire mention, parlons immédiatement de son casting féminin ultra alléchant pour peu que l'on s'intéresse au ciné italien ou aux James Bond girls :
- Claudine Auger connue surtout pour "Opération Tonnerre" mais aussi "La Baie Sanglante" (Mario Bava)
- Barbara Bouchet, miss Moneypenny du "Casino Royale" de 1967 ou encore "La longue nuit de l'exorcisme" (Lucio Fulci).
- Barbara Bach dans "L'espion qui m'aimait" et également "Je suis vivant" (Aldo Lado).
- Stefania Sandrelli qui a tourné entre autre pour Comencini, Bertolucci, Scola... Scusez du peu
- Rossela Falk "Le tueur à l'orchidée" (Umberto Lenzi)
- Annabella Incontrera et le film à rallonge "Rivelazioni di un maniaco sessuale al capo della squadra mobile" (Roberto Bianchi Montero)
Voilà, vous m'excuserez pour cette avalanche de titres mais elle me sert à démontrer les attentes que l'on est en droit d'avoir à la vue d'une telle brochette d'actrices pour un giallo, encore plus lorsque l'on ajoute le nom d'Ennio Morricone à la BO.
Et pourtant au final, ce qui est le mieux exploité et le plus intéressant se révèle être le traitement de son personnage principal masculin, l'inspecteur Tellini, (bien) interprété par Giancarlo Giannini.
Effectivement, Cavara s'attarde plus sur les tourments personnels de l'enquêteur qui semble largué par cette affaire, marqué par les crimes auxquels il fait face dans son métier, ce dernier commençant même à contrarier sa vie conjugale. Quand sa propre femme est menacée par l'assassin, on comprend qu'il s'en faut de peu que Tellini ne perde totalement pied.
Cette partie là, plus psychologique, est parfaitement maîtrisée mais c'est au détriment du reste. L'enquête est à côté laborieuse, pas souvent passionnante et les multiples fausses pistes échouent complètement à nous égarer ce qui est pourtant leur but premier. Les meurtres et surtout la façon d'opérer du tueur - paralysant ses victimes qui restent donc conscientes que le gus les éventre au couteau mais ne pouvant remuer un orteil... Sympa - sont trop répétitifs pour espérer nous coller à notre siège et la révélation finale sur l'identité du meurtrier et ses motivations n'est guère folichonne...
Tout ceci est assez dommageable pour un giallo.
La mise en scène du réalisateur est parfois bien inspirée, mais souvent malheureusement assez pompeuse. On sent que Cavara veut nous en mettre plein les yeux mais c'est plutôt malhabile voir gonflant, ralentissant pas mal un film déjà assez lent à la base, et pas toujours réussi.
En gros, trente-six travelling sur la lampe la plus moche de la création, ce n'était pas vraiment nécessaire.
Bon.
Je recommande tout de même ce film, plusieurs choses compensant pas mal ses défauts et justifiant que l'on y jette un oeil :
- Son casting féminin, toutes ces demoiselles ne se contentant pas d'être agréables à regarder mais jouant bien.
- Le personnage masculin principal et son interprète, et surtout sa descente aux enfers. Et sa moustache aussi.
- La BO de Morricone qui, est-il utile de le préciser, est réussie.
- Le premier 1/4 d'heure du film s'attardant sur le personnage incarné par Barbara Bouchet, partie très réussie, la plus réussie même.
Mais ne vous attendez pas au giallo du siècle, vous seriez déçus.
Ce serait ballot.