Un film du studio japonais Ghibli réalisé par... un Néerlandais, un certain Michael Dudok de Wit. Oui, c'est improbable, une rencontre pour le moins improbable. Et pourtant de l'improbable peut ressortir du très bon. On en a la preuve ici, car le Monsieur a du talent.
Et ce n'est pas un film qui manque d'ambition. Une île au milieu de nulle part, trois personnages, un dessin épuré et pas une seule parole de prononcée. Et la gageure, loin d'être évidente, que le réalisateur est parvenu à tenir, c'est le fait que sans le moindre mot, il a réussi à faire comprendre au spectateur (quelquefois d'une manière vraiment poignante, en particulier tout ce qui tourne autour de la fameuse tortue rouge du titre !) les sentiments et les pensées qui animent les personnages. Comme la parole n'est pas toujours nécessaire, l'image peut suffire. Ici, l'image suffit.
Quant à l'intrigue, volontairement dépouillée, il s'agit juste d'un sujet profondément universel et intemporel, ne pouvant que parler qu'au plus grand nombre, à savoir une allégorie des grandes étapes de la vie, des situations, présentées d'une façon plus ou moins métaphorique, qui nous a touchés ou qui nous touchera à un moment ou à un autre de notre vie.
C'est parfois dans la plus grande des simplicités (apparentes !) que l'on trouve la plus grande des forces.