Entre science-fiction et récit amoureux, l’auteur devenu si connu Makoto Shinkai, nous livre ici un film bien puissant, au même titre qu’assez brouillon. Mais qui est, je trouve, assez représentatif de son style et de ce qui fait son intérêt.
Un chef d’œuvre aux facettes assez multiples. D’un coté une guerre, si présente et si vaine, comme éclipsée par les pensées de ces personnages, si singuliers.
De l’autre coté des recherches de vérité sur ce monde et ses enjeux, sur cette rencontre adolescente, qui semble tout autant inattendu que prédestinée.
Puis tout s’accélérera, au fil que nos héros s’approcheront de cette énigmatique tour, à raison, car c’est à son sommet qu’est maintenu la clé du dénouement.
De tout point de vue, la tour intrigue, d’abord source de curiosité, affront militaire, ensuite lieu d’imaginaire, monument de rêves inaccomplis.
Une mise en scène si particulière, qui parfois nous perd, il faut le souligner. Mais qui par ces images qui deviennent floues, mélangeant parfois les thèmes, donne un sentiment assez particulier d’une rare beauté.
Shinkai nous pousse à la conservation d’une innocence face au monde. Une invitation à se servir de ces rêves d’enfant, de ses promesses illusoires pour faire apparaître de nouveaux horizons.
Pourtant, la fin en est tout autre, au-delà des nuages, au sommet d’une tour à l’allure si irréel, réapparais la réalité. Seulement, il ne s’agit pas ici d’une terre maussade, mais au contraire, un monde magnifié par sa traversée de l’imaginaire, par l’attente de son existence.