"Last and first man" est l'adaptation d'un roman de science-fiction : "Les Derniers et les Premiers" (titre original : Last and First Men : a story of the near and far future) de l'auteur britannique Olaf Stapledon, paru en 1930 Il relate l'aventure de l'humanité durant les deux prochains milliards d'années. Au cours de cette période, pas moins de dix-huit différentes espèces humaines croîtront et disparaîtront tour à tour. (© Wikipedia)
C'est une adaptation radicale que propose Johan Johansson. Dans une brume quasi-permamente, ou sur fond de cieux nébuleux, campagnes et montagnes sont la toile de fond d'architectures futuristes, utopiques, très élaborés, brutalistes, ésotériques et toujours incroyables. Elles possèdent parfois des figures anthropomorphes qui ne se rattachent à rien de connu.Dans le narratif, exprimé par la voix de Tilda Swinton, il est question de "monuments suprêmes". Le film se composera uniquement d'une suite de lents travellings et de plans en contre-plongée sur ces architectures à l'incroyable variété,avec toujours une grande rigueur dans la composition des images et ce accompagné par la musique de l'auteur, qui a une grande importance dans le dispositif général . La caméra sait s'approcher de la matière des bâtiments dont le grain semble être usé, altéré. Parfois, des jeux d'ombres et de lumières. Les plans sont parfois totalement abstraits ; Ce roman, couvrant une si longue période, est de facto inadaptable au cinéma. Le film de Johansson est une proposition qui demande au spectateur une attention et un pouvoir imaginatif. Bien sûr, le narratif, assez complexe, donne des informations sur ce qui advient, mais quand on arrive à deux mille millions d'années, le vertige surgit. Tourné en 16 mm, ce qui lui donne un grain très particulier, un côté hors du temps,ce film est vraiment une curiosité exigeante.