Le barbare et la geisha se veut un film historique sérieux qui raconte les mésaventures et les succès de Townsend Harris, le premier consul américain du Japon en 1856. Le film est donc une fresque politique sur laquelle se greffe une histoire d’amour impossible entre le consul et la geisha qu’on lui a gracieusement envoyée afin de l’espionner. Par souci d’authenticité le film a été entièrement tourné au Japon avec des acteurs japonais, et la collaboration de Teinosuke Kinugasa, réalisateur de La Porte de L’enfer (1954).
Le plus intéressant dans le film est la manière dont John Huston met en scène le choc des cultures. Certes le thème des États-Unis œuvrant pour l’amitié entre les peuples peut faire un peu grincer des dents mais on remarquera que Huston n’hésite pas à égratigner sa propre culture dès que l’occasion s’en présente.
On retrouve avec plaisir John Wayne dans le rôle du consul, un rôle un peu inhabituel mais dans lequel il est excellent comme d’habitude, ainsi que Sam Jaffe que l’on a pu notamment voir dans le rôle de « Doc » dans Quand la ville dort, l’un des nombreux chefs d’œuvre réalisés par John Huston. Le barbare et la geisha n’est sans doute pas un chef d’œuvre mais c’est un film qui mérite d’être vu ne serait-ce que pour la splendide photo en cinémascope.