C'était le temps où Gérard Oury savait raconter des aventures comiques volontiers abracadabrantes et imaginer, contre toute vraisemblance, des rafales de gags. La mise en scène, qui n'a jamais été le point fort du cinéaste, n'est pas ici plus inspirée qu'ailleurs mais on se laisse entrainer par le rythme endiablé de l'action. En dépit, disons-le, que le duo Belmondo-Bourvil n'est pas aussi drôle et pas aussi complémentaire que celui que le second a formé avec Louis de Funès.
Alors que Belmondo tire efficacement son épingle du jeu, dans un style et avec une énergie qui n'est pas sans rappeler ceux que la comédien a produits dans les comédies de Philippe de Broca, Bourvil semble plus en retrait, voire, en complice timoré, cantonné dans un rôle de faire-valoir. Ces deux petits gangsters bien de chez nous prétendent refaire le coup du Glasgow-Londres en dévalisant un train de l'Otan. Ils ne savent pas que le fameux Cerveau est lui aussi sur le coup...
Leurs actions s'entrecroisent dans un récit plein de péripéties et de rebondissements, où la présence inattendue de David Niven, très british, dans un emploi ouvertement comique et parodique, se révèle une très bonne idée.