Marty ! Did we go back in time ?
Sérieux. Nicolas.
C'est pour toi que je suis entré dans la salle. On était 3, on hésitait, et on a vite conclu qu'au moins, même si le film était une immense daube, ton visage éberlué nous arracherait quelques sourires, même dans les pires moments. (En plus, l'avantage d'être à l'étranger, c'est que j'ai pu voir le film en avant-première totale et être la deuxième critique sur SC.)
Et ça ne commençait pas si mal : ton sourire idiot sur la photo de famille que ta femme regarde quand tu lui manques, ce petit jeu d'acteur exagéré mais attachant quand ta fille te grille en train de faire mumuse avec l'hotesse.
Mais, non.
Left Behind est une vraie daube. Pas les daubes attachantes, qui nous font rire gentiment et qu'on se repasse de temps à autres. Non, là, le soi-disant film catho de Vic ... Qui ? Vic Armstrong ? Bref, c'est mauvais, chiant, mal filmé, bien-pensant à en vomir (Ca, en 2014 ?), les dialogues sont prévisibles, vides, inintéressants, les personnages clichés au possible, ça met des heures à démarrer, on serait sorti de la salle si elle n'était pas climatisée. Je ne vous ferai même pas l'insulte de décrire ça plus en détail.
Mais surtout, c'est un film détestable.
Left Behind décrit l'Enlèvement, un évènement annoncé dans la Bible, annonçant que Dieu rappellera un beau jour au Paradis tous les innocents et les bons croyants. Sauf que ce n'est même pas le thème principal du film, plutôt un simple prétexte pour nous refaire un Die Hard 2 (Le film se concentre sur Cage est un pilote d'avion qui va devoir faire atterrir son engin).
A la fin, tout le monde se retrouve, tout le monde est heureux, et rideau. Quelques millions de culs-bénis ont disparu sur Terre ? Pas grave, tant que la famille américaine est réunie.
Alors, bien sur, pour rappeler de temps en temps que c'est un film à message (à défaut d'être un film à dialogues, un film à images, ou un film tout court), les gens vont comprendre au fur et à mesure qu'ils ont été mauvais, et le regretter beaucoup beaucoup, mais on n'a aucune idée de l'impact qu'a la catastrophe : on a à peine trois scènes de pillage dans un centre commercial New yorkais, mais le film se concentre ... sur la première classe de l'avion.
Oui. Il y quelques centaines de passagers à bord, mais on ne voit quasiment que les abrutis bourgeois de la première classe. Ce sont les seuls à réagir, à s'inquiéter, à être assez intéressants pour être filmés. Ca justifierait presque l'absence totale de profondeur dans l'intégralité des personnages du film. Même quand une mère cède à la panique et à la folie, par amour pour son enfant, on a plutôt l'impression de voir une imbécile se mettre à gigoter dans tous les sens. C'est bon, on le sait, que tu lâcheras ton flingue quand le perso principal te le demandera.
Ah, il y a quand même un musulman dans le film, qui essaie d'apprendre aux américains qu'un homme en djellaba dans un avion n'est pas toujours un terroriste, et qu'il faut s'aimer et être tolérant. M'enfin, en tant que musulman, s'il voulait être sauvé, il peut toujours se gratter.
Au niveau des disparus, aucun d'eux n'apparaît plus d'une minute 30 avant de s'évanouir dans la nature (sauf le petit frère, dont le jeu d'acteur fait plus penser à un déficient mental qu'à un gamin de 10 ans), et on n'a aucun attachement pour ces gens qui, au final, semblaient relativement ennuyeux.
Qui plus est, le film essaie de nous arracher des pleurs avec toute la population entre 0 et 10 ans qui disparaît, des mères en larme, des maternités vides, etc. Seulement, le monde de Left Behind semblait déjà vidé de toute forme de vie entre 10 et 25 ans. Surement pas assez attachant.
Bon, bref, je ne sais même pas pourquoi j'écris aussi longtemps sur un film sur lequel mon avis pourrait être résumé en une ligne :
Même Nic Cage n'en sauve pas une miette.