C'est déjà mal parti quand on se dirige vers un film avec une appréhension telle, avec des préjugés si aiguisés qu'on se voit le détester. Si on aime pas un film avant de l'avoir vu, il faut un miracle pour qu'il nous fasse changer d'avis.

Je suis partie avec ces idées là en tête lorsque j'ai posé un pied devant l'autre vers le cinéma du coin.

Je dois m'avouer vaincue, je n'ai pas lu le livre et connaissait que de très loin la tenue et le fond du récit avant d'entrer dans la salle. En cela, je ne jugerai que le film et jamais l'œuvre entière et plus fournie de Dumas, dont on m'a vanté (pas systématiquement cependant) les mérites.

Je suis allée le voir à deux reprises et je me suis trouvée à l'apprécier davantage une seconde fois. Peut-être la première fois, étais-je trop obnubilée par les mises en scènes ridiculement peu subtiles : Pierre Niney qui claque sa cape en sortant d'une pièce, accompagné par ses chiens à moitié loups, que seul lui peut apprivoiser, puis s'adonnant à planter un couteau dans une table avant de s'observer dans trois miroirs différents sur une même table. Lui, toujours dans l'ombre, les autres, les vrais méchants, dans la lumière, car on veut nous faire croire que Monte Cristo est un méchant lui aussi, que sa vengeance a fait de lui une autre homme, seulement, la bonté et la gentillesse sont toujours latentes. Il a toujours été le gentil, les trois autres les méchants. Là où le film veut jouer sur une ambiguïté du personnage, qui, voulant faire le mal, pour son propre bonheur, sa propre guérison, se retrouve à sauver Albert, pour l'amour car Dantès est un grand romantique. Il retombe dans le perpétuel schéma manichéen du bien et du mal. Alors que le film tente de faire un héros nuancé, Monte Cristo est seulement le héros qu'on pardonnera toujours et qui ne quittera jamais sa place de gentil, car au fond ; sa vengeance est justifiée, il le fait pour l'amour, il a sauvé le fils de Mercedes.

Au deuxième visionnage, je retire certains de mes mots car la vengeance ultime et pulsionnelle de André contribue tout de même à franchir une limite que Dantès n'aurait pas dû franchir, d'autant plus que son déni renforce cet aspect bourrin et aveugle du comte. Il a, semble-t-il dépassé les bornes.

De plus, certaines scènes méritent une attention particulière, notamment celle du dîner à Auteuil, portée par Laurent Lafitte. Bastien Bouillon est génial.

Voilà une épopée qui condensée en trois heures manque de cohérence, mais on ne s'ennuie pas, la musique est là pour nous rappeler que tout est super cool et impressionnant.

faustine-g
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le 15 août 2024

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