‘The Congress’ est un film d’une richesse éblouissante. De la diversité des thèmes abordés à la multitude d’hommages proposés, le film semble inépuisable en idées.
Tout d’abord, il y a cette mise en abîme du cinéma dans le cinéma absolument saisissante. L’actrice Robin Wright, se confond avec son personnage, puisqu’elle y incarne l’actrice Robin Wright, autrefois célèbre, aujourd’hui oubliée. Le film traite alors de l’évolution du cinéma, de la production même des films, et de la numérisation des acteurs (procédé déjà existant et utilisé pour ‘L’incroyable Noël de M. Scrooge’ par exemple). Seulement, le concept va encore plus loin, puisque ce n’est plus l’acteur qui prête son corps à un film, mais l’acteur qui vend tout ce qu’il incarne aux groupes de production. De là s’ouvre un débat sur l’identité de l’acteur, et de l’individu en général. Cette première partie mélodramatique de l’œuvre se conclue par la scène rayonnante du scanner.
Le film devient alors tout à fait novateur en amenant ses personnages dans une région dite animée. En avalant une simple pilule, le rapport des personnages à la réalité est altéré et le film se transforme en dessin animé délirant. A partir de ce moment, le réalisateur s’autorise tout : caricature de Steve Jobs, clin d’œil au ‘Docteur Folamour’, fourmillement de personnages connus. Le dessin ne souffre d’aucunes limites et nous emporte dans un rêve éveillé. D’ailleurs, l’animation est très agréable, et les références qui se cachent stimulent en permanence l’œil.
Cela va même plus loin, puisque le film se transforme en fait en œuvre de science-fiction sidérante, genre même qui était critiqué en introduction. La société proposée offre son lot de réflexion, et on ne saurait départager la part d’onirisme et de décadence qui la caractérisent. Pour conclure un voyage vertigineux entre les dimensions, le film se conclue en toute beauté et avec intelligence. On retiendra encore le grand moment où Robin Wright prête sa voix à un morceau simplement puissant.
Une œuvre dense et étonnante.
Kroakkroqgar
9
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le 2 août 2013

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Kroakkroqgar

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