Si l'on ne reconnaît pas forcément la patte d'Elia Kazan durant toute toute la durée du film, "Le Dernier nabab" n'en demeure pas moins l'un de ses films qui arrivent à vous marquer durablement, réussissant même à se faire envoutant par moment. Mais n'allez surtout pas croire que l'oeuvre se limite à un simple exercice de style sans fond. Bien au contraire, le milieu du cinéma décrit par Kazan arrive à se faire passionnant, désabusé certes mais qui n'en demeure pas moins fascinante. A ce titre, le personnage de Robert De Niro, inspiré du grand producteur Irving Thalberg, s'avère tout aussi passionnant car aussi touchant parfois que presque cruel à d'autres, ne nous laissant jamais de sentiments bien tranchés à son égard. Le réalisateur va même jusqu'à s'offrir quelques scènes évoquant La Nouvelle Vague, à l'image de la relation entre Stahr et son amie, totalement inattendu et dont l'élégance nous laisse pantois. Et même si l'ensemble n'est pas sans quelques longueurs et que l'on pourra toujours émettre de ci de là quelques réserves, la réussite n'en demeure pas moins au rendez-vous. Beau et marquant.