On en a sans doute fait trop avec ce « Discours d'un roi » (meilleur film et meilleur réalisateur devant notamment « Black Swan : vraiment???) ma foi on ne peut plus classique, pour ne pas dire légèrement académique. Reste que cela ne m'a en définitive qu'assez peu dérangé, et bien que je trouve donc ce triomphe un peu excessif, il n'en est pas moins immérité pour autant. Le film de Tom Hooper présente déjà l'immense mérite de nous intéresser à un sujet qui a priori n'avait pas grand chose pour captiver le public français : un roi anglais bègue dont presque personne n'avait jamais entendu parler dans l'hexagone (il faut dire que celui-ci n'a pas franchement marqué la Seconde Guerre Mondiale!). Pour cela, le réalisateur a eu l'intelligence de ne jamais le montrer comme un roi, mais au contraire comme un homme avec lequel nous pouvons aisément nous identifier, agaçant parfois, attachant la plupart du temps. Mais c'est aussi ce bel équilibre entre comédie et drame qui séduit : parfois irrésistible (on aurait d'ailleurs aimé un peu plus de leçons avec Lionel Logue, m'enfin...), parfois d'une belle solennité, nous passons par plusieurs émotions (au même moment parfois), et ce également grâce à une qualité de dialogues remarquables. Mais comment ne pas dire un mot de Colin Firth, qui n'a vraiment pas volé son Oscar (il faut bien qu'il en mérite une ou deux de ses récompenses, ce « Discours d'un roi »!) et de Geoffrey Rush, tous deux remarquables de bout en bout et apparaissant toujours comme les interprètes idéaux de ce duo vraiment pas comme les autres ? Un peu surfait donc, manifestement classique, mais un beau moment de cinéma et même quelques émotions en perspective : il serait bien dommage de s'en priver.