Le distrait est le premier film de Pierre Richard en tant que réalisateur et c’est un film qu’il y a de multiples raisons d’aimer. En effet, même si on ne peut le considérer comme un film véritablement politique, Le distrait est parcouru par des thèmes libertaires hérités de Mai 68.
Pierre Richard se moque des conventions étriquées de la bourgeoisie et du patronat, de leur soif de pouvoir et d’argent. Il prend plus particulièrement pour cible de l’univers de la publicité dont il caricature le ridicule et le cynisme. À tout cela s’oppose l’insouciance l’anticonformisme, l’irrévérence, l’immaturité, la quête de liberté de Pierre qui l’amènent à bouleverser le système de l’intérieur.
Le film s’inspire aussi du burlesque américain , des cartoons, et du comique poétique d’Harpo Marx.
Malheureusement tout cela a terriblement vieilli et le film apparait souvent assez « gentillet » sans être sauvé par une réalisation qui reste bien plate, contrairement à celle d’un Jacques Tati aux films duquel il peut parfois faire penser.