"Vous me raccompagnez ? D'accord, mais nulle part !"
Le Distrait est le premier film réalisé par Pierre Richard et l'on sent qu'il a voulu y mettre plein de choses alors c'est certes un peu fouillis mais qu'est-ce que c'est bien !
On sent des influences qui lui viennent de partout, de Chaplin à l'humour anglais, les gags visuels sont certes déjà vu, un mec qui trébuche ou se retourne avec une échelle sous le bras et BIM le passant ! c'est pas nouveau, mais quand c'est ce benêt de Pierre Richard qui en est l'auteur, ça m'amuse.
Là où il fait fort, c'est pour les dialogues, bien écrits, débités à mille à l'heure et fleurtant allègrement avec l'absurde et le non sens, j'en veux pour preuve la scène surréaliste entre lui et Paul Préboist, aussi distraits et lunaires l'un que l'autre.
Lunaire, c'est bien comme ça que l'on perçoit le personnage joué par Pierre Richard, un personnage attachant, tendre, exalté et l'on ne peut s'empêcher de les lier l'un à l'autre jusqu'à ce qu'ils ne fassent plus qu'un. C'est un peu comme ça que j'imagine cet acteur que j'adore follement depuis ma plus tendre enfance et qui fait que je surnoterai surement allègrement ce film, mais ça, on s'en tartine un peu hein.
J'ai aimé l'univers décalé qui habite ce film, où l'on peut passer d'une critique non dissimulée de la publicité, prête à tout et souvent n'importe quoi, à un Bernard Blier fleur bleue et gazouillant jusqu'à un Pierre Richard courant au milieu des champs tout en jouant avec un vieux pneu crevé.
Lorsqu'à la fin il parcoure les rues à la recherche de sa bien-aimée en criant à qui veut bien l'entendre qu'il l'aime, j'ai juste envie de me joindre à lui, de bondir à ses côtés en scandant "moi je vous aime, m'sieur Richard !".
Un film qui fait du bien, on sent l'envie et le plaisir prit à le faire et ça, ça fait bien oublier quelques défauts !
Puis entre distraits, on se comprend.
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