Eric Besnard derrière la caméra, Virginie Efira devant... Si je n'ai rien de particulier contre eux (surtout la seconde), je n'étais pas ultra-optimiste à l'idée de découvrir « Le Goût des merveilles »... Mais c'était oublier que j'avais déjà bien aimé « Mes héros » du même Eric, et que celui-ci semble persister dans cette voie. Rien d'extraordinaire, on verra globalement ce qu'on s'attend à voir, le récit ne proposant pas de surprises majeures. Mais sur un sujet aussi casse-gueule que l'autisme, le réalisateur ne s'en tire vraiment pas mal. N'amenant jamais le sujet vers le ridicule ou la grosse rigolade, il montre au contraire une réelle nuance, une sensibilité permettant à beaucoup de scènes d'être justes, crédibles, ce qui n'empêche nullement les sourires et les moments de comédie. C'est assez bien écrit, ce qui permet de trouver ce personnage en définitive assez touchant, justifiant sa maladresse et son comportement de façon parfois implacable (dans sa logique personnelle, évidemment), d'autant que Benjamin Lavernhe l'interprète avec beaucoup de talent.
Cela pourrait être risible, ça ne l'est jamais, Besnard prenant presque autant soin des autres personnages, à l'image de seconds rôles (l'excellent Hervé Pierre en tête) apportant un vrai plus, sans oublier une Virginie Efira qui, l'air de rien, signe l'une de ses plus jolies prestations. Et comme visuellement, notamment dans la façon de filmer les décors, les arbres, les champs, on est nettement au-dessus de la moyenne, on se dit qu'il a quand même beaucoup d'arguments, ce joli film populaire... Ma note peut même paraître sévère. J'aurais aimé plus d'audace, plus de surprises, une vraie rupture avec les schémas narratifs habituellement proposés : soyons clairs, c'est loin d'être le cas. Mais ce n'est pas grave. Si tous les réalisateurs français étaient capables de proposer un si joli spectacle, ça se saurait. Alors pour cela, merci Eric Besnard.