Le Huitième Jour est un film que je ne peux qu'admirer pour avoir fait bouger les choses. Grâce à Pasqual Duquenne qui nous donne un reflet de première main de ce qu'est l'expérience de la trisomie, la vision et la représentation de cette dernière a bien changé, et c'est ça qu'on veut du cinéma : des histoires poignantes qui font changer le monde.
Mais même si mon cerveau a ronronné à l'idée que le film était un précurseur au si bel effet, j'ai eu du mal à accrocher. Bardé de plans rapprochés, Le Huitième Jour semble mettre l'accent sur une intimité au détriment de la personnalité du réalisateur. C'était sûrement la seule chose à faire pour bien aborder un sujet aussi marginal au grand écran, et van Dormael était sûrement parmi les seuls à pouvoir le faire comme il faut. Mais connaissant la poésie dont il a été capable aussi bien avant qu'après (avec Toto le Héros et Mr Nobody), je ne peux m'empêcher de me dire qu'il y avait bien mieux à faire sans abîmer ni le sujet, ni son traitement.
Ce qui n'aide évidemment pas du tout, c'est que je continue à détester la personnalité d'Auteuil. Dommage car j'aurais bien aimé que ce film, plus que bien d'autres, me soit mémorable.