Le Jour des morts-vivants par Nicolas Montagne
Film de zombies préféré de son auteur, Le Jour des Morts-Vivants est l'exemple parfait du film anti-Reagan: en plus d'être une violente critique à l'égard des puissants de ce monde, il réagit au culte du corps et de la paternité virile dans les années 80. Ainsi,si les disputes entre les scientifiques (secrets de la vie) et les militaires (secrets de la mort) sont ici complétement inhérentes à l'intrigue et fondamentale au discours de Romero, la putréfaction des corps et la négation de toute virilité sont plus importantes.
Encore plus gore et féroce que ne l'était déjà Zombie, Day of the Dead est au film d'horreur ce que Les Parapluies de Cherbourg est à la comédie musicale: un plaidoyer désespéré pour le droit à une vie meilleure. Avec une plage comme image de la sérénité, Romero résume tout son film: si les gens se conduisait mieux, nous serions à l'abri de toute catastrophe. Ainsi, Romero nous fait passer des moments d'une extrême violence, aussi bien physique que verbale, avec un seul but: dégoûter de la violence et de la soif de pouvoir.
A propos de la soif de pouvoir, on a un très bon exemple de ce phénomène à travers la domestication des Zombies dans le film, chose totalement nouvelle qui ne se passait pas auparavant. Ici, les zombies, et Bub en premier, ne sont que des instruments entre les mains d'un savant fous ayant une soif de maîtrise absolue. La référence à Frankenstein ne se fait donc pas pour rien.