Le cinéma allemand regorge, ses dix dernières années, de film à thème historique qui dépasse les frontières d'outre Rhin. Relatant la part la plus sombre, en dressant le portrait brut d'adolf Hitler dans "la chute" ou celle du Mur, de Berlin, qui est traité par la comédie dramatique dans "Goodbye Lenine" parrallèle à l'ostalgie est-allemande des années 2000. Plus dramatique que comédie, on peut ajouter à cette liste "La vie des Autres" sortit en 2006 dont la perversité de la STASI est magistralement mis en lumière par le réalisateur Florian Henckel von Donnersmarck.
" Le Labyrinthe du silence" s'imbrique parfaitement dans la thématique. Sorti en 2014 et en Avril dernier dans les salles françaises, le film suit le parcours du jeune procureur de Francfort : Johann Radmann incarné par Alexander Fehling. En 1961, il tente d'inculper l'ensemble des SS responsable de crime au sein du camp d'extermination d'Auschwitz : une première, car ici TOUS les responsables (du soldat à l'officier). Un parcours semé d'embuche, au sein d'une Allemagne qui tend à guérir de ses traumtismes quitte à y faire quelques concessions dans la dénazification. Grace à la volonté du procureur général juif, Fritz Bauer et le journaliste Thomas Gnielka s'ouvrira le "second procès d'Auschwitz" page importante de l'histoire allemande car pour la première fois, des criminels nazis seront jugés par leur propre pays... mais certains leur échapperont (tel le medecin hygieniste Mengel)
Un film important car il met en relief le conflit génerationnel des années 60 où les enfants de la guerre se retrouve dans le sentiment de culpabilité liés aux crimes nazis de la géneration précédente. Qui est nazi, qui n'est l'est pas ? Johann Radmann s'y perd, notamment ses illusions lorsqu'il apprend que son père était au parti. Doit on pardonner quitte à y faire des concessions et ses propres convictions...
Le film décrit parfaitement le climat de cette République Federale Allemande dans un Francfort florisant symbole d'un pays qui renait de ses cendres, mais dans un passé encore trop présent témoignant de l'atmosphère de l'époque.
Une Allemagne qui ignore les crimes d'Auschwitz quinze ans après, c'est dire la loi très forte du silence et le courage dont à fait preuve certains pour créer un mea culpa. Nécessité pour une nation qui a su aujourd'hui panser ses traumatismes par le carractère mémoriel et par la succession génerationnelle.
70 ans après la liberation d'Auschwitz, l'antisémitisme est plus que présent dans le monde et si l'Allemagne n'a aucun parti d'extrême droite capable d'arriver au pouvoir actuellement (au contraire de la France) le mouvement anti émigré Pegida a fait ressurgir du passé de vieux démons... peut être faut il retrouver le creux de la vague pour s'élever encore plus au sommet... si on pouvait l'éviter...