Aujourd'hui, "Le lien" me donne l'occasion d'inaugurer la critique négative :) sens critique ou pas !
Mais qu'est-il arrivé à Ingmar Bergman en 1971 ? Tourné entre "Une passion" et "Cris et chuchotements", "Le lien" (the touch) est l'anomalie d'une filmographie donc presque parfaite . Le film débute d'une façon familière : On suit le regard de la femme partout où il se pose, le plan de l'extérieur vu de la fenêtre est légèrement flouté par la présence des rideaux, c'est une scène forte sur la perte, le deuil, parfaitement maitrisée. Et puis le film dérape, avec l'irruption du comédien américain Elliott Gould, qui impose l'anglais comme langue du film, dans les scènes où il est présent. Dès lors, le film s'inscrit dans l'esthétique seventies, accompagné d'une musique naïve qui frôle la mièvrerie et déployant sur deux interminables heures les affres de l'adultère. Ce trio de personnages suscitent la franche antipathie ou alors l'indifférence. Quant au filmage, que justifient ces zooms brusques avant et arrière d'une rare laideur ? L'ensemble est filmé de manière plate et banale, avec cette couleur caractéristique de cette époque. Le film a le bon goût de s'arrêter brutalement, et l'on frémit alors à l'idée d'une durée plus longue... Une grande déception.