Quel sentiment étrange : celui d’être heureux d’avoir ce à quoi on s’entendait et en même temps déçu, justement pour les mêmes raisons... Parce que, oui, c’est un peu ce que je ressens en sortant de ce "Loup de Wall Street". D’un côté je suis content d’avoir à faire à du Scorsese pur-jus, bien ficelé, bien « bigger than life », bien incisif et surtout remarquablement interprété... Mais bon, de l’autre j’ai l’impression que les grandes fresques de l’ami Martin se multiplient et se ressemblent toutes plus ou moins. Après tout, ce « Loup » n’est-il pas autre chose que « les Affranchis » ou « Casino » sauce « Wall Street » ? Alors OK, je veux bien, c’est justement le but de lier les deux univers : celui du courtage et celui du crime organisé... Et puis après tout, ça fait aussi du bien de retrouver de bonnes formules qui marchent et qui ont déjà donné des chefs d’œuvre, surtout quand c’est des gars consciencieux comme Martin Scorsese qui les utilisent. D’ailleurs, je pense que je me serais même davantage réjoui de ce film s’il n’avait pas pour moi un gros défaut : sa durée. Trois heures, même si le film est constant en qualité, c’est trop long. Les codes sont connus, et même si le film parvient à distiller des scènes savoureuses de ci de là, moi ça m’a lassé et – dans la dernière demi-heure – ça m’a même un peu gonflé. Dommage donc, mais bon... ça reste pour moi une légère entrave pour ce qui reste pour moi un film bien mené et distrayant...