Le Loup de Wall Street par Francis Janvier
C'est un très grand film que nous offre Scorsese avec Le Loup de Wall Street, dans tous les sens du terme. Certes, trois heures c'est long, mais on ne s'ennuie pas une seule seconde, il n'y a aucun temps mort, aucune longueur ; on suit les déboires de Jordan Belfort avec grand plaisir. L'univers de luxure et de débauche du film est fascinant, et l'histoire d'ascension et de chute vertigineuse de cet homme amoureux de son fric fait parfois penser à l'autre excellent Arrête-moi si tu peux (avec le même Dicaprio), ou encore, dans une moindre mesure, à The Informant de Soderbergh, pour un résultat bien plus époustouflant. Le Loup de Wall Street propose des prestations dantesques et des émotions de toutes sortes, mais il est surtout extrêmement drôle. Cette scène absolument anthologique où Jordan se traîne comme une larve sous les effets d'une puissante drogue, son interminable parcours jusqu'à sa Lamborghini, sa tentative de sauver Jonah Hill de l'asphyxie en sniffant de la coke comme s'il s'agissait des épinards de Popeye, est un véritable coup de génie. Pourtant, à travers tout cet humour, le film se permet aussi quelques moments dramatiques assez intenses qui font retomber le spectateur, ainsi que le personnage de Dicaprio, sur Terre. Ajoutons à ça une réalisation à toute épreuve et on obtient une oeuvre brillante que j'ai trouvé personnellement plus satisfaisante que tous les autres films sombres de Scorsese.