Etude sociologique en territoire ZomBis
Remontons au début des années 80 et observons ce que nous avons sous les yeux.
A ma gauche, de magnifiques spécimens du film de zombie Bis italien qui pour plus de lisibilité seront renommés « ZomBis » (je vous laisse le choix d’accentuer ou pas le ZoOmMbis pour un effet des plus transalpin).
Le ZomBis est une créature fascinante et aux ressources insoupçonnées : regardez-le donc manier avec dextérité cette faucille, cette scie circulaire. Admirez le geste assuré pour lancer le couteau et la ruse qui est sienne quand il s’agit de se munir d’un bélier pour enfoncer une porte d’entrée fermée à double-tour. Autant le dire, le ZomBis ne serait pas loin de nous impressionner. Mais alors qu’il réussit, et ce malgré une mobilité réduite et un air qui en dit long sur la réelle intelligence de la bête, tous ces prodiges, le ZomBis voit inexorablement tous ces effort réduits à néant lorsqu’il s’agit de tourner une poignée de porte ! Préférant tambouriner à qui mieux mieux plutôt que de s’abaisser à ce vil geste d’humanoïde, le ZomBis et tous ses confrères unis à lui dans cette dure épreuve laissent alors de longues minutes salvatrices à leurs proies pour battre la campagne et ainsi tenter de leur échapper.
Ne riez pas. Le jour où vous serez verts, décomposés et avec des lombrics qui vous sortent des naseaux, on en reparlera. --(Est partie vomir)--
Reprenons.
Nous parlions de proies. Plus connues sous le nom de Cretinus Magnus, elles sont ici au nombre de cinq, toutes appartenant à des sous-genres bien distincts pour ainsi faciliter l’identification à tout membre de cette ethnie qui tomberait sur ce document, d’une valeur inestimable pour ceux s’intéressant aux mœurs de cette époque reculée.
Intéressons-nous d’abord au Copulus Freneticus, facilement identifiable à sa moustache digne d’un acteur pornographique des années 70 et à son air lubrique. Il n’a de cesse de besogner sa chère et tendre à tout moment et n’importe où (la proximité de ZomBis survenant inopinément rajoutant un émoi certain à leurs ébats) cette dernière ne manquant jamais de succomber à ses charmes, hypnotisée qu’elle est par le magnifique pull à rayures qu’arbore le Copulus.
Sa bien (et fréquemment) aimée n’est autre qu’une digne représentante des Cagolaé Bébêtus, de surcroît atteinte de Gilbermontagnisme aigu. Effectivement, seule cette grave affection peut expliquer que cette dernière demande « Tu es blessée ? » à une comparse située un mètre devant elle et malheureuse détentrice d’un trou de la taille d’une balle de ping pong dans la caboche. Cela n’explique pas en revanche cette propension à déballer un sein ou les deux quand bon lui chante mais je ne suis guère renseignée sur les conditions climatiques de l’époque ZomBissique et ne me prononcerais donc pas.
A force de jouer au docteur dans tous les coins, est-il utile de dire que ce charmant couple se retrouve donc accompagné de leur progéniture, le Zemmourus Perverus, sorte de sosie de l’Eric au patronyme ici détourné, en plus jeune, moins virulent et aux penchants incestueux plus que glauque, ce dernier ne manquant pas de zyeuter ses illustres géniteurs en plein acte, ne loupant jamais une occasion de reluquer les seins de sa mère et cherchant par tous les moyens à retourner là d’où il vient (on va s’arrêter là quelques minutes, la nausée me reprend).
Cette charmante assemblée ne serait pas complète sans le couple d’ami que l’on invite toujours dans ce genre de situation car quitte à passer l’arme à gauche, autant le faire en bonne société.
Duo composé tout d’abord d’un spécimen pas piqué des hannetons de Béhachèlus que vous ne manquerez pas de reconnaître grâce à cet effet coiffé-décoiffé savamment travaillé et à sa pauvreté, dont je veux pour preuve le manque de fond nécessaire à l’achat de tous les boutons de sa chemise, laissant apparaître un torse glabre et muscl… glabre. Le Béhachèlus ne manque jamais une occasion de jouer au héros mais fait hélas souvent plus de mal que de bien, comme lorsque voulant le délivrer du piège à loup dans lequel est coincé le pied de sa dulcinée, il ne manque pas au préalable de lui rebroyer trois fois la cheville dedans. Cet étrange animal possède également un don inimittable pour toujours aller se fourrer là où il ne devrait pas :
- « Allons-nous mettre à l’abri dans la maison ! » infestée de ZomBis
- « Vite, allons chercher asile et secours dans ce monastère ! » Tiens, des moines ZomBis
- « Cachons-nous dans cette grange, c’est un lieu sur »… Oh, des ZomBis didon !
Mais ce n’est pas de sa faute au Béhachèlus, il croit bien faire, et puis rappelez-vous sa coupe de cheveux, cela pardonne tout.
Dernier membre de ce sympathique groupe, la moitié de ce cher Béhachèlus : une Geignardis Dindus. Et un beau spécimen. Suite à sa triste mésaventure avec le piège à loup (nous ne saurons jamais ce qu’il faisait au beau milieu d’un jardin de particulier, surement une obscure coutume de cette ère méconnue) la Dindus traîne la patte et surtout, se plaint, tout le temps, avec une voix hésitant entre le cochon d’inde égorgé et la porte grinçante, il devient très tôt difficile de comprendre pourquoi ses compagnons ne la jette pas en pâture aux ZomBis pour les soulager eux et surtout, nous. Mais le Cretinus Magnus ne porte pas son nom pour rien et n’entrave que dalle, sinon je pense qu’ils auraient depuis longtemps récupéré les clefs de leurs bagnoles garées juste devant l’entrée de la maison, entrée déserte de ZomBis.
L’espèce du ZomBis a peu à peu disparue, laissant place à une nouvelle race, plus esthétisée et aseptisée, mais il se dit que dans certains lieux reculés, certains subsistent encore à l’affut du moindre porteur d’intestin grêle qui auraient le malheur de s’y égarer.
En ce cas, ce témoignage qui a difficilement traverser le temps m’a appris qu’ils ne craignent qu’une chose :
Un trou de balle en pleine tête.
Sur cet élan de finesse, bonsoir.