Le masque de fer est tout bonnement une comédie, une parodie des films de cape et d'épée. Disons-le tout de suite, elle est tout à fait exempt de cynisme, ce qui lui confère un aspect bien charmant. Jean Marais s'y amuse bien, ainsi qu'un jeune Jean Rochefort qui fera, paraît-il, une grande carrière.
Jean Marais donc, y est D'Artagnan, le D'Artagnan déjà un peu vieilli de Vingt ans après. "Si vous m'aviez connu il y a vingt ans", ne cesse-t-il de s'exclamer. C'est que son rôle se nourrit du comique de répétition : ainsi de la relation de la bataille qu'il fait à Mazarin, et que celui-ci lui demande de refaire à l'identique, ce qu'il fait, y compris lorsqu'il saute un passage de son récit, donnant un effet assez hilarant. Et bien sûr il y a ses constants rendez-vous manqués avec madame de Chaulmes.
Bien sûr, cette histoire d'un jumeau du roi Louis XIV ne pouvait que nourrir un grand nombre de quiproquos, qui vont s'enchaîner dans la deuxième partie.
Comme toutes les parodies réussies, Le masque de fer est également un film qui se tient par lui-même, et sait même se faire sérieux à l'occasion (pas bien longtemps). L'intrigue est bien menée, et on sent qu'on pourrait sans rougir en donner une version tout à fait sérieuse.
Ajoutons à cela les clins d'œil à d'autres œuvres, ou au fameux "J'ai failli attendre", le fait que l'action ne souffre d'aucun temps mort, et on ne pourra que convenir que Le masque de fer est un divertissement de grande qualité.