Whirlpool
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Des quatre films que tournera Otto Preminger avec sa muse Gene Tierney, "Whirlpool" est chronologiquement le deuxième, placé entre "Laura" et "Where the sidewalk ends".
Et clairement, ce "tourbillon" (traduction française littérale) n'est pas la plus franche réussite du duo.
La faute à un scénario de Ben Hecht pour le moins bancal et invraisemblable : entre l'auto-hypnose de l'un et les réactions incompréhensibles des autres, on nage par moment en plein délire.
D'autre part, les codes de l'étrange et de l'angoisse au cinéma ont tellement évolué depuis 1949, que certaines séquences apparaîtront singulièrement datées.
Toutefois, "Whirlpool" reste un bon moment de cinéma, notamment grâce à la mise en scène de Preminger, qui elle n'a pas pris une ride. La photographie en noir et blanc est magnifique, le film bénéficiant d'une franche luminosité, à l'opposé du clair-obscur des films noirs de cette époque.
Car même si la première demi-heure s'apparente justement à un film noir, cette idée va progressivement se dissiper, au point que le récit s'achève par un happy end.
Autre satisfaction, la prestation des comédiens, à commencer par Gene Tierney dans un rôle complexe qui lui permet de faire étalage de son talent (et de sa grande beauté).
Jose Ferrer et sa voix suave incarne efficacement un Docteur Korvo aussi mystérieux qu'inquiétant.
Enfin, si Richard Conte manque indéniablement d'épaisseur dans le rôle du mari dépassé, Charles Bickford est remarquable en vieux flic veuf à qui on ne la fait pas.
Dernier point, malgré ses maladresses d'écriture, "Whirlpool" permet d'aborder la condition et le statut de la femme américaine, en dénonçant le malaise de ces épouses parfaites et dévouées, souvent contraintes de jouer un rôle au point de se perdre elles-mêmes, à l'image du personnage central.
Un message subtilement subversif qui rehausse l'intérêt de ce film inégal mais sympathique.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films d'Otto Preminger et Les meilleurs films avec Gene Tierney
Créée
le 9 janv. 2016
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