Francesco Barilli n’a réalisé que deux longs-métrages et, au vu du Parfum de la dame en noir, on peut le regretter. Le film s’inscrit dans la lignée des gialli freudiens et fait référence à de multiples œuvres, notamment Répulsion (1965) et Rosemary’s Baby (1968) de Polanski. Mimsy Farmer fait d’ailleurs beaucoup penser à Mia Farrow dans Rosemary’s Baby. L’influence de Dario Argento se fait aussi sentir en ce qui concerne Quatre mouches de velours gris dont le rôle principal était aussi interprété par Mimsy Farmer. Cela dit, ce ne sont que des influences, et le film reste tout de même très personnel. Le réalisateur parvient à créer un étonnant climat « d’inquiétante étrangeté » (Freud) et la mise en scène et d’une qualité assez rare, tout comme la photo d’une grande beauté. L’interprétation est excellente, notamment Mimsy Farmer, mais aussi plusieurs seconds rôles dont celui du voisin, Monsieur Rossetti, interprété par Mario Scaccia. J’ai tout de même une petite réserve car le réalisateur joue continuellement sur deux tableaux, celui de la psyché manifestement très perturbée de Silvia, et celui d’une possible machination. Mais, quand on y réfléchit attentivement, l’ensemble du film ne tient pas vraiment. Il est impossible de relier tous les éléments du puzzle de manière satisfaisante et je trouve un peu facile de multiplier tout un tas d’indices pour laisser au final le spectateur dans l’expectative. Mais, malgré cela, il faut avouer que Le parfum de la dame en noir reste un très beau film. L’édition en combo blu-ray et DVD chez Artus films est absolument magnifique.