J'ai eu la chance de voir le Règne Animal en AVP et en présence d'une partie de l'équipe du film, dont Thomas Cailley et Romain Duris. A la fin du visionnage, ma voisine m'a tout de suite demandé "t'en as pensé quoi ?". Et franchement, il m'était impossible de répondre, mon cerveau analysant tranquillement ce qu'il venait de voir.
Le film dépeint un monde semblable au nôtre, si ce n'est que de façon aléatoire, certains humains mutent en animaux tantôt parfaitement identifiables, tantôt pas du tout.
On ne sait pas ce qui cause ces mutations et c'est tant mieux ! Le but de l'histoire n'est certainement pas de retomber dans un classique film catastrophe avec identification d'une cause et d'un problème que l'on cherche à enrayer.
On suit les personnages d'Émile et de son père, l'évolution de leur relation et de l'amour qu'ils éprouvent l'un envers l'autre. De la bouche de Thomas Cailley, ce film est une métaphore sur l'évolution vers l'âge adulte, la transformation de l'enfant en homme, l'expression de la masculinité aujourd'hui. Le choix d'un film de genre n'est qu'une loupe pour accentuer cette évolution de l'enfant vers l'homme et cela fonction plutôt bien.
Le film questionne bien évidemment la différence : jusqu'où sommes nous tolérants ? à quel moment ne supportons-nous plus la différence ? A quel moment la différence crée l'intolérance et la violence ?
Visuellement, le pari est plutôt réussi. Une grande partie des transformations sont réalisées grâce à un travail fou de prothésistes. Un an et demi de préparation pour arriver à ce résultat lors du tournage, et ça se voit.
En bref, un film différent des propositions habituelles qui a le mérite d'interpeller et d'oser.