Le nouveau film de Thomas Cailley était très attendu - dix ans après l'original et sympathique "Les combattants" - abordant des thèmes ambitieux et un registre qui demeure assez timide à l'échelle française. Résultat : "Le règne animal" constitue une belle réussite, logiquement récompensé d'une flopée de Césars et d'un joli succès en salles.
Toutefois, je n'ai pas été convaincu à 100%, en raison d'une seconde moitié un peu moins emballante que la première partie introductive, presque parfaite à mon goût avec son mélange des genres remarquablement harmonieux (film d'apprentissage, d'anticipation, teen movie, comédie, drame intimiste, avec une touche d'horreur "organique" à la Cronenberg).
Outre la mise en scène et les effets spéciaux (mélange de numérique et d'effets artisanaux), l'interprétation constitue l'un des atouts majeurs du film, avec un duo central père-fils qui fonctionne bien, et des seconds rôles intéressants. Dommage d'ailleurs de ne pas avoir offert davantage de place à certains d'entre eux (Adèle Exarchopoulos, mais aussi Billie Blain).
Le réalisateur choisit délibérément de centrer son récit sur le personnage de l'ado (Paul Kircher), parti-pris qui se respecte mais qui s'accompagne à mes yeux d'une légère perte d'intensité dans la seconde partie.
Quoi qu'il en soit, "Le règne animal" ne manque ni de fond (soulevant de nombreuses interrogations sociétales et existentielles), ni d'allure (certaines séquences dans la nature envoûtent et impressionnent). On attend donc avec impatience le prochain projet de Thomas Cailley...