Certes, on ne pourra nier qu'il y a dans ce "Ruban blanc" quelque chose. Première évidence : Haneke sait capter le malaise et le réfrènement qui habitent les personnages. Oui, c'est vrai aussi, on perçoit pleinement comment ces mœurs, pourtant d'usage à ces temps et en ces lieux, recèlent malgré tout quelque chose de profondément malsain. Enfin, on ne pourrait nier l'existence de certains moments remarquablement mis en scène et qui nous subjuguent parfois durablement. Malgré tout, que de longueurs pour ce film qui finalement n'avance pas ! 2h30 pour en fin de compte n'explorer que partiellement la galerie de personnages qui nous est proposée ! De plus l'intrigue ne daigne jamais vraiment s'emballer ce qui peu laisser perplexe. Quelle drôle de mode que ces "films-instants" qui disent tout lors de leur premier tiers et qui se contentent par la suite de subsister au travers d'un simple état de stase durant lequel il ne se passe pas grand chose. En fin de compte, loin d'atteindre la pertinence ou l'audace des précédentes œuvres de cet auteur, ce "Ruban blanc" n'est finalement qu'un film qui se contente de reprendre les modes formelles du moment sans y apporter la moindre originalité si ce n'est son cadre atypique. Pas totalement déplaisant donc, mais rien de transcendant non plus pour ce qui a pourtant reçu la Palme de 2009...