Visiblement longtemps peu apprécié des spécialistes du western, il semble que « Le Souffle de la violence » fasse récemment l'objet d'une réhabilitation, à mon sens justifié. Si Rudolph Maté n'a sans doute pas le brio des plus grands maîtres du genre, il sait toutefois mener son récit (solide) avec maîtrise et offrir pas mal de moments marquants, que ce soit par ses intenses accès de violence (jamais vu autant de ranchs brûlés dans un film) ou des personnages évitant habilement le manichéisme, l'opposition n'étant jamais totalement binaire entre gentils fermiers et riches propriétaires.
La tension constante, l'évolution des protagonistes, le soin apporté à chaque rôle, y compris les plus secondaires, la pertinence de l'interprétation (Glenn Ford, Barbara Stanwyck, Edward G. Robinson, Brian Keith voire Dianne Foster : whaou) : sans atteindre des sommets, tous ces éléments participent à la bonne tenue de l'ensemble, dessinant un portrait parfois assez sombre de la nature humaine tout en gardant un minimum d'espoir la concernant : un souffle porteur.