Film noir réalisé par Michael Curtiz en 1938 racontant les itinéraires, dans un quartier populaire de New York dans les années 30, d'un voyou (James Cagney alias Rocky Sullivan) de son enfance à sa mort et celui parallèle d'un ami d'enfance (Pat O'Brien alias Jerry Conolly) devenu prêtre. Les deux ont à cœur de vouloir empêcher une bande de jeunes de sombrer dans la délinquance. Le problème est que les moyens utilisés par Rocky Sullivan ne peuvent convenir à la pureté de l'idéal de Jerry Connolly.
Parmi les seconds rôles, on voit un jeune Humphrey Bogart en avocat véreux, une splendide et douce Ann Sheridan en femme posée et bienveillante et un George Bancroft en fin de carrière.
De nombreuses difficultés ont accompagné la réalisation du film considéré par les diverses commissions de censure susceptible de donner le "mauvais exemple" à la jeunesse ou de donner une image dégradante de la police.
On s'accordera à penser que le film est bien-pensant et très moral. Je ne dirai pas chrétien car le fait que ce soit un prêtre n'est qu'une affaire de circonstance. Le résultat eût été le même avec un laïc.
Le point clé du film se trouve dans une inhabituelle (et discutable) conclusion pour un film de gangster. C'est une réponse à un débat de société : que faire pour que les jeunes adolescents défavorisés du film se détournent de l'image flamboyante du gangster qui tient la dragée haute à la société en montrant un accès à l'argent bien trop facile pour rejoindre un droit chemin difficile, peu glorieux et peu enthousiasmant ? En corollaire, au nom de ce but à atteindre, peut-on tout exiger d'un homme et en particulier de bafouer son amour-propre ?
Film généreux et passionnant.