Souffrant des maux récurrents des seconds volets, Les Crimes de Grindelwald s’englue dans une intrigue qui semble davantage préoccupée par l’installation de sa suite que par sa propre autonomie narrative.
Le film, alourdi par un scénario nébuleux et surchargé, sacrifie l'émotion sur l'autel de la complexité. Entre les multiples sous-intrigues (Grindelwald, Croyance, Leta Lestrange et les conflits familiaux) et une avalanche de flashbacks, le récit se perd dans un labyrinthe explicatif, peinant à offrir une ligne directrice claire.
Si les effets spéciaux continuent de fasciner, l’équilibre tonal, lui, vacille. Les personnages, quant à eux, semblent délaissés : Tina, Jacob et Queenie, jadis au cœur de l’intrigue, deviennent presque anecdotiques, tandis que Norbert Dragonneau, censé être le protagoniste, se réduit à une figure effacée face aux poids lourds que sont Grindelwald et Dumbledore.
En cherchant à bâtir un univers dense et politiquement chargé, Les Crimes de Grindelwald oublie de construire des liens émotionnels sincères. Une œuvre qui, trop préoccupée par sa propre architecture, finit par négliger l’essence même du cinéma : toucher et transporter.