Jalouse
Comme sur son précédent film, le pertinent "Maman a tort", le réalisateur Marc Fitoussi se plante sur la durée de son métrage, trop long et souffrant par conséquent d'un rythme languissant. Entre...
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le 30 sept. 2020
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Critique rédigée en septembre 2020
En plein coeur de la capitale autrichienne, les tribulations sentimentales d'un couple quadragénaire (Benjamin Biolay et Karin Viard) rencontrent celles de l'institutrice de leur fils (Laetitia Dosch) et d'un jeune homme charmant mais indiscret (Lucas Arthur Englander), en quête de savoir sur la culture francophone. Le tandem se dissout et s'enlise alors dans un jeu mystique où l'un(e) tente de fuir l'autre sans céder à la tentation de l'avouer de vive voix...
Marc Fitoussi (Copacabana, La Ritournelle) met la superbe Huppert de côté suite à plusieurs collaborations pour mettre sur le devant de la scène le tandem Viard / Biolay dans un thriller néo-noir ahurissant, et que je suis prêt à parier qu'il n'a pas fini de faire parler de lui.
Librement adapté d'un roman de Karin Alvtegen, Les Apparences côtoie les grands films noirs américains et les scénarios machiavéliques à la Claude Chabrol, où l'un des protagonistes en quête d'indépendance recherche toujours à s'immiscer / éloigner de l'autre sans avoir conscience de l'effet domino enclenché.
Qui plus est, sans cas par cas, nul ne ressort indifférent de l'épisode du meurtre sous le lac à geler le sang ; n'est-ce pas la marque des grands films du genre ?
Tout en nuance, instants de tension, sentiments et même un peu d'humour se confondent et sans contacter le rebondissement irréaliste ou le final lacrymal et à côté de la plaque, l'ensemble rythmé par un silence pensant teinté des jolies mélodies de Bertrand Burgalat.
En incarnant un chef d'orchestre de renom en proie de l'adultère, Benjamin Biolay démontre pour l'ultime fois que son talent de comédien n'est plus à prouver. Son éternel personnage de grand dandy discret, sec et cachottier, suscite autant la curiosité que la teigne, sans pour autant faire de l'ombre à Karin Viard, belle et rebelle en bourgeoise coquette qui se fait brown cougar par insatisfaction dans la pure tradition. L'oppressant Englander n'a rien à envier au tandem, sa non-maîtrise de la langue française et sa carrure envahissante font de lui l'antagoniste inimitable.
Rythmé par une théâtralité plus étonnants les unes que les autres, alliant savamment auteurisme exigent et efficacité du film néo-noir, Les Apparences nous instruit dans son univers de faux-semblants, s'efforçant souvent à revisiter les codes mais tout en étant défini. En espérant ne pas être le seul à avoir été séduit.
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Créée
le 18 déc. 2020
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