Chez Veber, il y a eu la série des François Perrin et la série des François Pignon.
En principe, Pierre Richard porte le nom de Pignon pour la première fois après Brel dans l'emmerdeur et jean le poulain (au théâtre); Il le portera une deuxième fois dans les fugitifs.
Le cinéma de Veber a ceci de touchant c'est que le même type de personnage porte des noms semblables.
Comme ça, le spectateur sait d'entrée à qui il va avoir affaire : Ah oui Pignon, ça va être le benêt, le paumé, le simplet, .... Ah oui, Campana, ça va être un flic ou un détective en tous cas un dur à cuire...
C'est comme dans un western, celui au chapeau blanc c'est un gentil, celui au chapeau noir, c'est un méchant. Sauf que dans les westerns, les réalisateurs trichent régulièrement. Pas chez Veber...
Après cette digression, parlons des "compères" qui présente le duo de choc Depardieu/Richard qui a déjà fonctionné chez Veber dans "la chèvre".
Dans "les compères", le ressort comique fonctionne toujours car basé sur une totale incompatibilité Depardieu, journaliste dynamique, séducteur, bien dans sa peau et aventureux et Richard, raté, dépressif et suicidaire depuis son adolescence ("eh bien vous n'êtes pas doué"). Veber parvient à rapprocher ces deux incompatibles et à gommer les différences en les transformant en pères possibles mais attendris d'un gamin de 17 ans en fugue.
Les seconds rôles sont assez réussis (M. Barrier, Ph. Khorsand, R. Blanche, A. Duperey, M. Aumont)
De bons gags : l'apprentissage des coups de boule, la maladresse de Pignon vis-à-vis des serveurs, Pignon cherchant à amadouer les loubards, nettoyant une chiure sur le parebrise de la BM, cherchant à retenir la BM alors qu'il a desserré le frein à main, Depardieu interrogeant M. Barrier, etc..
Une bonne comédie de 90 minutes qui se regarde sans trop se fouler et avec le sourire et parfois le rire. Et c'est bien ce qu'on demande à une comédie.