Si Daria Nicolodi c'est que c'est vrai
Si je ne notais ce film uniquement sur sa seconde moitié, je crois que je lui mettrais 9. Voir 10 juste pour certaines scènes excellentes, surtout que j'ai tendance à noter généreusement.
Alors pourquoi freine-je ainsi mon enthousiasme ? Et bien j'avoue pendant les premières 35-40 minutes avoir ressenti un certain désintéressement, par intermittence. En gros, les premiers passages instaurant l'angoisse, le malaise, avec cet enfant qui agit étrangement, avec Dora qui semble sentir les réminiscences d'un passé funeste, m'ont plu et fonctionnent très bien. A côté de ça, les scènes plus "classiques", moments en famille, la soirée avec les anciens amis... m'ont passablement ennuyée.
Mais rapidement et insidieusement, les moments angoissants voir violents augmentent et une atmosphère très pesante s'installe.
La mise en scène excellente de Bava m'a happé, jouant sans cesse avec les ombres, les miroirs, les gros plans sur le visage terrifié de Daria Nicolodi.
La BO composée par Libra rappelle celles des films d'Argento et il n'y a rien d'étonnant à cela lorsque l'on sait que deux membres de ce groupe ont fait ou feront partie de Goblin (je me perds dans la chronologie et ai la flemme de chercher, si quelqu'un peut éclairer ma lanterne, je l'en remercie).
A ce stade du film, sa grosse seconde moitié donc, je le trouve de bout en bout parfaitement prenant, maîtrisé et certaines scènes figureront sans peine parmi les plus efficaces que j'ai vu depuis longtemps. Que dire des vingt dernières minutes sinon qu'elles sont parfaites, la tension ne retombe jamais plus, on vit la terreur en même temps que la subit l'héroïne et lorsque l'on finit par démêler le vrai du faux, que l'on découvre ce qui s'est réellement passé dans cette maison, on est content de tomber pour une fois sur un twist final, certes assez inévitable dans ce genre de production, mais bien amené et surprenant.
Je terminerais en m'inclinant face à la prestation de Daria Nicolodi, la meilleure que je l'ai vu livrer.
J'ai d'autant plus plaisir à le mentionner car sans rien avoir contre cette actrice, j'ai souvent eu la dent dure contre elle, fustigeant un manque de charisme et un jeu qui ne m'ont moi, jamais subjugué.
Ici, je n'hésite pas à dire qu'elle m'a bluffé. Elle est sûrement très bien dirigée et mise en valeur par Bava, son physique fluet se prête d'ailleurs très bien à son personnage de femme fragile et au bord de la crise de nerfs et pour la première fois, je l'ai trouvé d'abord charmante et surtout, très convaincante.
Présente dans quasiment tous les plans, elle porte le film sur ses frêles épaules et s'en sort remarquablement bien.
Étrangement et malgré ce début qui ne m'a pas pas emballé, je crois que c'est l'un des meilleurs Bava que j'ai vu.