Une série B comme il s'en faisait des tonnes à l'époque, c'est à dire avec peu de moyens et s'inspirant de succès récents, mais ici avec peu d'idées. Les bons films fauchés font, soit marrer, soit kiffer en laissant imaginer ce que ça aurait pu donner avec quelques millions de dollars supplémentaires, mais ici j'ai n'ai ressenti qu'une molle indifférence.
L'histoire et le contexte est un mélange des "Guerriers de la Nuit" et de l'excellent "New York 1997": un quartier à haut risque coupé du reste de la ville, tenu par des gangs, dans lequel un personnage d'importance (ici la fille d'un magnat de l'armement) doit être récupéré par des forces de l'extérieur. Le héros du film est amoureux de la fille, et pour la sauver des griffes de son méchant papa capitaliste, doit s'allier avec le plus puissant chef de gang pour résister à l'attaque imminente de la police.
Le problème c'est que tout est fait sans trop se casser la nenette, à commencer par le casting, avec un personnage principal grand et costaud, mais qui fait un peu trop minet pour être le chef d'un gang avec des quadras en mode hell's angels. Avec son allure dégingandée et son côté un peu efféminé il fait plus penser aux Chevaliers du Zodiaque qu'à Snake Plissken. Globalement les acteurs sont moyens sans être médiocres, mais les personnages ne présentent aucun intérêt.
La réalisation est sans saveur, et n'offre aucune scène notable en terme d'ambiance ou d'action, même pas du sang ou un bout de fesse pour tirer le spectateur de sa torpeur, c'est dire si c'est fade. La musique groovy fait penser à certaines tracks funky de N.Y. 97, mais ne fait pas décoller le tempo d'une histoire mal servie par son rythme et ses dialogues.
Bref, ni drôle ni cool, "Les Guerriers du Bronx" n'est pas assez ridicule pour en faire un bon nanar, ni assez fou pour passer un bon moment malgré les carences budgétaires.