Adaptation ciné et réactualisée du bouquin éponyme de Serge Halimi, lui-même inspiré par le livre de Paul Nizan ("Les chiens de garde"), ce documentaire dénonce les dérives du journalisme contemporain.
En s'appuyant sur des exemples concrets, "Les nouveaux chiens de garde" met en évidence tour à tour la collusion entre industriels, politiques et journalistes ; l'absence de pluralisme véritable et l'uniformisation de l'information ; la partialité des experts "neutres" omniprésents à la télévision ; et enfin l'utilisation du faits divers et autres stratégies pour détourner l'attention du public des "vrais problèmes".
Documentaire à charge contre les stars du journalisme, ce film très partisan manque certes d'objectivité, et ne prêche finalement qu'un public convaincu, celui qui s'intéresse à ce type de travaux et ne se contente pas d'ingurgiter le JT de 20H sur TF1.
D'autre part, les auteurs semblent complètement oublier internet et les nouvelles technologies de l'information dans leur analyse, ce qui est évidemment regrettable.
Néanmoins, "Les nouveaux chiens de garde" reste une œuvre d'utilité publique, qui permet d'éclairer certaines zones d'ombre et de dénoncer avec une ironie bienvenue des situations scandaleuses.
A ce titre, le moment fort reste pour moi la séquence consacrée à Alain Minc, où cet "expert" archi-reconnu se félicite de la résilience du marché, trois mois à peine avant son effondrement spectaculaire et la crise majeure qui s'en est suivi!
Ces brillants analystes ne sont pourtant jamais remis en question face à une telle incompétence, bien au contraire cela leur donne du grain à moudre, puisqu'on les invite encore davantage pour commenter les dégâts... Désespérant pour ceux qui espèrent voir un jour le statu quo libéral remis en perspective, et révélateur d'une classe dominante qui ne souhaite rien tant que maintenir l'ordre social établi.