Très joli film atypique, qui diffuse une atmosphère très particulière, douce et enveloppante, grâce notamment à la bande originale légère et délicate signée Anton Sanko, et à la photo "cotonneuse" de Sébastien Buchmann.
Les personnages apparaissent complexes et attachants, autour de Charlotte Gainsbourg dans la peau d'une mère de deux ados tout juste divorcée, dépassée par les évènements, qui va reprendre pied en trouvant un job de nuit à la radio.
L'élément "perturbateur" est incarné par Noée Abita, jeune fugueuse à la dérive recueillie par cette famille monoparentale aux valeurs généreuses.
Ces éléments s'inscrivent harmonieusement dans le contexte des années 80, le film débutant par la nuit de fête qui accompagne l'élection de François Mitterrand.
Certains resteront sans doute hermétique à ce cinéma assez modeste (à l'image de la reconstitution d'époque), vaguement littéraire mais pas tant que ça, qui révèle au passage deux jeunes talents (la pétillante Megan Northam et le tourmenté Quito Rayon Richter).
Pour ma part, j'ai retrouvé dans "Les passagers de la nuit" les qualités aperçues chez Mikhaël Hers dans son premier film prometteur ("Memory Lane"). Etrangement, je n'avais pas suivi le parcours du réalisateur, ignorant ses deux titres suivants, que je suis désormais impatient de découvrir.