Peu de doute : «Les Rues de feu » aurait été d'un maigre intérêt s'il n'avait été signé Walter Hill, remarquable réalisateur hélas bien trop souvent sous-estimé. Celui-ci a su en effet transcender un scénario vu et revu à travers une mise en scène hyper-stylisé et très moderne dont il a le secret, donnant aux remarquables décors un aspect apocalyptique du plus bel effet, et aux relations entre les différents personnages des allures de western moderne. D'autant que les acteurs sont tous à la hauteur, en particulier Diane Lane et Amy Madigan, très loin de l'image des femmes fragiles et neuneu que l'on croise souvent dans ce genre de productions. Autre clé de la réussite de ces « Rues de feu » : un humour présent mais discret, histoire de garder une vraie cohérence avec cet univers crépusculaire, à défaut d'être désespérant. Comme quoi, si le fond peut parfois sauver la forme, la forme peut aussi transcender le fond : cette œuvre en est le meilleur exemple. Chapeau, M. Hill.