Être romantique, exprimer ses sentiments pour quelqu'un sont des attitudes considérées pour le moins comme étant ridicules, dont il faut absolument se moquer ; vive le cynisme, vive l'affranchissement... Voilà le comportement qu'il fallait adopter pour la jeunesse du Saint-Germain-des-Prés de la fin des années 50 ; comportement qui a encore de nombreux émules aujourd'hui...
Mais voilà, adopter ce comportement, négliger en toute connaissance de cause son moi profond peut avoir des conséquences néfastes. Marcel Carné n'y va pas forcément avec finesse pour faire passer ce message (d'ailleurs, ça n'a jamais été sa qualité principale !) mais réussit à donner quelques séquences émouvantes avec le personnage joué par Pascale Petit ; celle avec sa mère commerçante et celles où elles se confient à son frère, interprété par Roland Lesaffre (le meilleur acteur de la distribution pour le coup !).
Autrement les acteurs, dont un certain Jean-Paul Belmondo dans un rôle secondaire, sont inégaux un peu à l'image de ce film d'ailleurs qui a suffisamment de qualités pour qu'on s'y intéresse tout de même.