Vu il y a (trop!) longtemps, redécouvert dans une superbe copie sur une très belle télé... Tous les signaux étaient au vert pour revivre dans les meilleures conditions ce classique des 50's. Et disons-le tout net : celui-ci a vraiment bien vieilli. Brillamment emballé par un Richard Fleischer inspiré comme rarement et pouvant compter sur le talent exceptionnel de Jack Cardiff à la photo, on sent d'emblée le goût pour le vrai beau cinéma d'aventures : costumes, décors, scènes mémorables
(la course sur les rames, l'œil arraché, la main coupée, la poursuite en bateaux, les funérailles finales, pour ne citer qu'elles)...
On sent bien que la production a mis tous les moyens possibles pour faire des « Vikings » une référence du genre, et comme tout le monde a su se montrer à la hauteur de l'événement, la réussite est indéniable. Cela ne veut pas dire que tout m'a séduit : les motivations de certains protagonistes restent floues, certains aspects m'ont moins emballé, tout comme l'histoire d'amour, aux dialogues ayant, pour le coup, assez mal vieilli, le personnage d'Eric apparaissant d'un intérêt mineur.
Maintenant, lorsqu'on porte un regard global sur l'œuvre, il s'agirait presque de détails : malgré une dimension légèrement hollywoodienne, le film reste richement documenté sur le quotidien, les coutumes de ces guerriers, Fleischer ayant pris le soin de n'idéaliser personne tout en rendant chacun intéressant : à ce titre, faire le choix d'offrir le premier rôle au « méchant » de l'histoire était franchement osée : pari totalement gagnant tant Einar s'avère inoubliable, interprété par un Kirk Douglas absolument prodigieux, sans pour autant éclipser les autres : Ernest Borgnine et Janet Leigh se montrant notamment très à leur avantage. Un vrai beau spectacle, aux nombreux morceaux de bravoure
(l'attaque du château, le duel final...),
symbole de la santé éclatante du cinéma américain de l'époque pour offrir des titres de référence : « Les Vikings » en fait indéniablement partie.