Première incursion de ma part dans l'univers d'Elia Kazan, pour ce qui sera son avant-dernier film. Tourné avec un budget minuscule dans sa propriété personnelle, en caméra 16mm avec des comédiens débutants, "The visitors" n'est pas très représentatif du style du bonhomme, mais s'avère néanmoins très intéressant.
En à peine 1H24 de huis clos oppressant, Kazan montre une Amérique malade, divisée en profondeur par le conflit vietnamien (pas encore achevé au moment du tournage).
Sans céder au manichéisme ni au pathos, le réalisateur d'origine grecque installe une tension à couper au couteau au sein de cette cellule familiale fissurée, révélant au passage un très jeune James Woods dans la peau d'un gentil couard.
Dommage que Kazan opte pour un dénouement déceptif, non pas raté, mais dénué de l'impact suggéré par tout ce qui a précédé.