Ce qui fait de cette série B sans grande envergure, un petit plaisir coupable, c’est une addition d’éléments qui rentrent en résonance avec l’univers westernien classique, additionné d’éclairs de violence graphique « à la Peckinpah ».
Ayant précédemment officié en tant qu’assistant réalisateur sur des films comme L’affaire Thomas Crown de Norman Jewison et Bullit de Peter Yates, Walter Hill réalise son 4ème film avec The Long Riders. Sur un script signé par les frères Keach eux-mêmes, qui interprètent les frères James, ce western rassemble un casting de série B haut de gamme. Des acteurs ayant plutôt officié dans le bis, mais que l’on prend toujours plaisir à retrouver. En plus de James et Stacy Keach, on retrouve les frères Carradine, David, Robert et Keith dans la peau des frangins Younger complétant le noyau central de ce fameux gang des frères James ayant sévi au Missouri et dans les états voisins pendant une grosse décennie.
En fervent admirateur du folklore westernien, et par extension des folklores tout court, on aura pu constater la façon dont il s’appliquer à les mettre en avant dans ses films précédents. Des hobos de la grande dépression dans Hard Times (Le bagarreur) son premier film, aux bandes post-apocalypse dans The Warriors, et l’année suivante dans ce qui demeure probablement son plus grand film, le remarquable Soutern Comfort (Sans Retour) où il retrouvera Keith Carradine au générique, et son folklore cajun, Walter Hill met en chantier ce film qui prend parfois, et c’est son défaut le plus apparent, des allures de téléfilm.
S’appliquant à donner à son oeuvre une certaine authenticité historique, Hill sait prendre son temps pour décrire la vie quotidienne du gang et tenter de déconstruire le mythe par petite touche réaliste. Montrant le personnage de Jesse James, assez moyennement interprété par le très quelconque James Keach, il faut le dire, comme une sorte de robin des bois un peu trop débonnaire, il parvient malgré tout à plutôt bien tirer son épingle du jeu de ce côté.
En esthète de la violence graphique, et plutôt digne héritier de « bloody » Sam Peckinpah, il réussit quelques scènes de gunfights du plus bel acabit en filmant à la manière de son père spirituel, la rapidité des impacts de balle saignants et la lente chute des corps dans une sorte de ballet chorégraphique qui donnera de la substance et une grande efficacité à la scène d’attaque finale.