Au vu de ce que l'on fait subir à notre planète, se faire harceler par un dugong mort parait une bien maigre vengeance.
C'est le topo du film : quand on l'attaque, la nature contre-attaque, et il n'y a bien que les deux protagonistes du film pour ne pas le comprendre.
Marcia et Peter, couple en crise et ne se supportant plus décident de partir camper trois jours dans un coin perdu où il n'y a rien d'autre à faire que de se supporter. On comprend vite que Marcia la nature ça ne la botte pas plus que ça et que Peter l'appréhende comme un gamin de 8 ans qui veut jouer à l'explorateur... ça s'annonce mal.
Leur manque de respect total pour leur environnement ainsi que leur partenaire vont les conduire dans une spirale de violence qui va aller crescendo et il sera trop tard alors pour faire machine arrière.
Long weekend fait partie de ces films de la Ozploitation (films de genre australien des années 70-80) que j'affectionne généralement, et c'est une fois de plus le cas. Avec trois fois rien (enfin un dugong mort, tout de même), Colin Eggleston instaure une ambiance poisseuse et malsaine alors que le décor est plutôt idyllique, si l'on fait abstraction des mammifères marins décédés.
J'ai vu le remake de 2008 (ou 2010 ?) il y a quelques années, et l'original le surpasse en tout points. Au niveau de la réal, il n'y a pas photo et le casting est bien meilleur. C'est un couple en crise, ils passent leur temps à se brouiller et se faire la gueule, et dans le remake, avec un couple d'acteur qui était au mieux très moyen, ça devenait vite insupportable et l'on avait envie de les voir passer l'arme à gauche au bout de 20 minutes de film.
Ici c'est très bien joué, Briony Behets et John Hargreaves donnent de l'épaisseur à leurs personnages, personnages qui sont plus profonds que souvent dans ce genre de film et c'est un plus indéniable.
Le seul petit bémol est un léger manque de rythme par moment, dans sa première heure surtout, mais cela n'a en rien gaché mon visionnage.
On retiendra de ce film que l'Australie, non contente d'avoir des plages magnifiques, possède surtout une faune et une flore qui semblent n'avoir qu'une obsession : nous buter.
A noter qu'on le mérite surement.