Première apparition sur grand écran depuis une quinzaine d'années ("Les caves du Majestic", 1944) du célèbre commissaire imaginé par Georges Simenon, que Jean Gabin incarnera à trois reprises.
Infiniment plus proche du personnage que son prédécesseur Albert Préjean, Gabin endosse sans problème le pardessus de Maigret, dans cette enquête poisseuse que l'on suit avec intérêt.
Un maniaque s'en prend à des jeunes femmes dans le quartier du Marais au cours d'un été caniculaire, et semble vouloir défier le commissaire, qui décide de lui tendre une embuscade.
Sur le moment, ce piège est un échec, mais petit à petit, Maigret remonte la piste du tueur, jusqu'à la révélation finale.
Autour de la star Gabin, on retrouve au générique des comédiens du calibre d'Annie Girardot ou Jean Desailly, ainsi qu'un débutant nommé Lino Ventura.
"Maigret tend un piège" est un très bon exemple de film policier à l'ancienne, vilipendé à l'époque par les partisans de la Nouvelle Vague, que le public contemporain redécouvrira avec intérêt, se plongeant dans cette époque révolue avec beaucoup de plaisir.
De mon point de vue, cet opus initial se révèle presque aussi bon que son successeur "L'affaire Saint-Fiacre", qui reste mon préféré, et largement supérieur à "Maigret voit rouge", qui viendra clore cette trilogie officieuse.