Après quinze premières minutes plutôt réussies, où le film se demande comment il va bien pouvoir faire récit de son imaginaire, c'est l'effondrement : les personnages vieillissent, les scènes sont pleines de poussières d'autres films (bonjour Les 2 Anglaises et le Continent, coucou Les Amants Crucifiés, et Terrence Mallick au salut final...), ce qu'on voit n'est plus qu'une série d'étreintes et de larmoiements tenant plus de la publicité sans produit que du cinéma sans frein. L'énergie bravache des trois précédents films de Donzelli croule ici sous la lourdeur d'une production mortifère, casting de cadavres et musique sonnant le glas. Le couple Elkaïm/Demoustier ne fonctionne pas, lui se surveillant beaucoup trop, elle manquant sérieusement d'intensité. Leur déficience est d'autant plus notable qu'autour d'eux les personnages secondaires sont extraordinairement bien interprétés : Catherine Mouchet, Sami Frey, Frédéric Pierrot, Raoul Fernandez et Aurélia Petit jouent "faux" mais jouent dense, c'est-à-dire qu'ils jouent le conte quand Elkaïm fait de l'auto-promotion de belle gueule et Demoustier des mignonneries fades. Bref, tout cela ne présente pas grand intérêt.