Retour sur ce fameux Tango, scandaleux dirons certains, histoire bien noire et pessimiste, dirons d’autres. Je fais partie de cette seconde catégorie. Réduire un tel film à ce dérapage est vraiment dommage. Matt Dillon et Anamaria Vartolomei ont su retranscrire l’atmosphère et la déperdition du couple dont il est question. Un couple charnel en plein délire. Malheureusement Bertolucci désirait une page blanche et il l’a eue, aidé de Marlon Brando. Ça m’a donné envie de revoir «Le dernier Tango à Paris », ayant oublié une bonne partie du film. Si Maria a plongé dans l’addiction et la dépression suite à ce rôle subversif, Marlon Brando s’est senti mis à nu et a décidé que plus jamais il ne referait un tel film. Un viol simulé reste un viol. À mon avis, de nombreuses actrices et même acteurs ont eu à subir les fantasmes de réalisateurs peu scrupuleux et prêts à tout. Ça ne changera pas, même après metoo. Lorsqu’on y réfléchit, tourner de telles scènes à moins de 5 mètres des techniciens, caméramans et réalisateurs, doivent être éprouvantes. En cela, le film le fait bien ressentir. Il faut avoir l’aptitude à rentrer dans un personnage tout en faisant abstraction de toute l’équipe. Au cas précis, femmes et hommes ne sont pas intervenus, à savoir si Bertolucci souhaitait gérer seul son film, sans critique ou avis possible ?