Les choses ne se passent jamais deux fois de la même manière...
Il est sans doute très difficile de cerner ce film de Hong Sangsoo lors d'un premier visionnage. Mais est-ce vraiment nécessaire de chercher un sens aux enchaînement qui nous sont donnés de voir, quand ce film est précisément marqué par l'absence totale de véritable repère temporel ?
The Day He Arrives se laisse regarder, vivre, mais n'est peut-être simplement pas fait pour se laisser comprendre. Est-ce que deux ou trois jours défilent devant nos yeux ? Ou bien est-ce une seule et unique journée qui se répète inlassablement, sans pour autant jamais ressembler à sa version précédente ?
Mieux vaut ne pas savoir. Et si le spectateur ignore dans quel "espace temps" il se trouve, il ne s'en laissera pas moins facilement emporté par ces courtes scènes, superbes portraits dessinés dans un noir et blanc exquis. Toutes les possibilités qui s'offrent à cette petite dizaine de personnes nous sont exposées les unes après les autres. Un doux baiser sous la neige au milieu de la route ou une étreinte sauvage dans l'obscurité d'une ruelle, un message d'adieu bref et discret ou un message déchirant traduisant un profond désespoir...Tout a lieu deux, trois, quatre fois. Les mêmes lieux reviennent (au fond, eux seuls ne changent pas !), et les personnages s'y installent, accompagné ou non d'autres personnes. Les combinaisons changent, seule reste la beauté, celle de l'image, et celle de ces somptueux visages dans lesquels brillent l'espoir et la promesse secrète d'un nouveau départ.
The day he arrives est une petite perle, lente et précieuse, étonnante mais fascinante. Une perle ornée de la magnifique Nocturne de Chopin n°20, qui s'en va et revient pour résonner dans nos têtes avec force quand vient ce bleu profond qui marque le début du générique de fin...