Sous ses aspects sophistiqués (au niveau de la mise en images) un film qui n'est finalement pas si original que ça. C'est l'histoire d'un groupe d'amis qui ,partis voir un festival basé sur des rites ancestraux, se retrouvent devant une série de rites bizarres et parfois cruels, pratiqués par une communauté assez repliée sur elle -même et ayant par ailleurs des traditions tout aussi étranges. Ces histoires de sectes bizarres, ce n'est tout de même pas une nouveauté...
On peut penser à The Wicker man (notamment pour la conclusion) sans que le film ne soit un remake inavoué.
Le film se rattrape en entremêlant assez bien cette histoire et les problèmes personnels de ses protagonistes. Mais ça reste à la base un sujet de (bonne) série B étiré sur près de 2h30 alors que ça aurait pu durer près d'une heure de moins (le Wicker man de 1973 fait 1h40). Ca nous vaut des scènes de cérémonies et autres traditions impressionnantes, mais frôlant parfois le ridicule, notamment dans la dernière partie (à partir de l'histoire de l'accouplement),,qui pour le coup fait vraiment série B seventies (avec une conclusion évoquant assez Wicker man). Et il y a tout de même des incohérences : on parle d'un festival et de cérémonies qui ont lieu tous les 90 ans, mais certains détails du film laissent à penser que ces rites sont pratiqués beaucoup plus régulièrement (et dans ce cas les disparitions d'étrangers venus visiter la région auraient dû alerter). Cette histoire de 90 ans ne serait-elle pas un leurre pour attirer les étrangers dans la communauté ? Curieusement, cette communauté et ses rites semblent totalement ignorés du reste du monde . S'il est logique qu'on ne sache pas tout ce qui s'y passe (ils font tout pour ça), on devrait au moins savoir qu'ils existent, d'autant plus qu'ils sont en contact avec l'extérieur (on devine que c'est en partie pour appâter des étrangers à la communauté). Wicker man était de ce point de vue plus logique : les habitants de l'île semblent mener une vie normale, sauf qu"ils ont un secret (pour l'extérieur) : la subsistance d'un rite païen. qui va bien au delà d'une manifestation folklorique.
Ces coutumes sont peut-être plus ou moins inspirées de traditions suédoises, ou du moins nordiques, mais revues et corrigées à la sauce horrifique , mais aussi sans doute sorties tout droit de l'imagination de l'auteur. Je ne crois pas qu'il y ait dans la bande son du film de vrais emprunts à la tradition musicale locale, même revisitée.
Les défauts sont rattrapés par la qualité de la mise en scène et de l'interprétation . Et, bien que ce soit tout de même trop long, on ne s'ennuie pas. C'est déjà ça...Mais vu l'ambition visuelle, on aurait aimé un peu plus d'ambition scénaristique. Pas de vrai regard, par exemple, sur cette survivance d'une communauté païenne , ni vraiment d'éclairage sur sa place dans la Suède contemporaine , et sur ses rapports avec l'extérieur, qu'ils semblent pouvoir fréquenter , sous certaines conditions, alors que les gens de l'extérieur ne sont pas admis, ou si peu, chez eux. Sur 2h30 de film, on avait tout de même le temps de placer quelque chose. Surtout avec sous la main des étudiants en anthropologie ou ethnologie préparant une thèse sur ces rites ancestraux...